Focus sur des initiatives efficientes d’intégration des TIC

Les participants de cette 2ème session ont partagé leurs expériences, politiques, institutionnelles ou du secteur privé, qui visent à optimiser l’intégration des TIC pour une éducation de qualité pour tous. La Côte d’Ivoire, le Kenya, l’OEI, la GESCI, et Hewlett Packard ont pris part à cette discussion.
Au sortir de la période d’instabilité qui a secoué la Côte d’Ivoire, son système éducatif était exsangue. Le gouvernement, depuis 2012, a choisi d’investir 50 milliards FCFA pour le remettre sur pied : recrutement d’enseignants, construction et/ou réhabilitation d’écoles, etc. Soutenue par une forte volonté politique TIC, l’intégration des TIC dans l’éducation ivoirienne passera notamment par l’informatisation (accès haut-débit, outils de gestion…) des bureaux de l’administration, l’introduction des TIC dans la pédagogie et la formation et l’enseignement des TIC à tous les élèves. Les projets sont en cours et certains obstacles apparaissent d’ores et déjà : manque d’implication de la communauté éducative dans son ensemble, freins des décideurs pour partager la prise de décision, problèmes budgétaires…
L’expérience éducative kenyane, en matière de TIC, elle, n’en est pas à ses débuts. 2000 établissements secondaires utilisent déjà les TIC. Mais leur intégration ne consiste pas seulement à fournir des ordinateurs : le gouvernement du Kenya a placé les TIC au centre de sa stratégie pour le développement économique et social de son pays. Il a misé sur le renforcement des compétences des enseignants et formateurs, le développement de contenu numérique, la participation de tous les partenaires (y compris la société civile, les parents, les syndicats, les institutions religieuses…), une infrastructure TIC novatrice, et l’implication du secteur public-privé.
Un représentant de l’Organisation des états ibéro-américains pour l’éducation, la science et la culture (OEI) est venu présenter la politique TIC de l’Argentine en matière d’éducation. Suite à la crise de 2001, l’Argentine, pays à revenu intermédiaire, a voté la loi d’éducation nationale en 2006, consacrant l’intégration des TIC à tous les niveaux scolaires et garantissant un minimum de 6% du PIB dédiés à l’éducation. Un portail éducatif a été mis en place, diffusant notamment du contenu audiovisuel, et de 2010 à 2013, 3.78 millions de netbooks ont été mis à disposition des élèves et enseignants du secondaire, des centres d’éducation spécialisés, et des instituts de formation des enseignants. De même, les formations d’enseignants ont été enrichies.
Par la suite, la Global eSchools and Communities Initiative, GESCI, lancée par le groupe des Nations-Unies sur les TIC, a exposé les avancées de son programme de formation en ligne ALICT (pour African Leadership in ICT and knowledge society planning and development) en direction des décideurs des ministères, agences et organisations publiques. Il va être reconduit pour 3 ans, vers 500 participants de 16 pays d’Afrique (incluant cette fois des francophones).
Et puisque « Hewlett Packard n’est pas que des imprimantes ! »- dixit son Directeur Education pour l’Afrique, HP a partagé sa vision des TIC dans l’éducation, qui à long terme doivent fournir un retour sur éducation, après leur retour sur investissement à court terme. Il note que la réussite de cette intégration passe par un changement culturel important qui prend du temps, et qui doit impliquer tant les directeurs, les enseignants que les élèves ou leurs parents. Mais aussi par son évaluation et la communication sur cette réussite.
Les meilleures pratiques se dégageant des présentations de ce panel, durant le 2ème jour du Forum,  sont évidentes :
-    Forte implication des décideurs, soutenue par des financements à long terme
-    Prise en compte tout au long du processus de toutes les composantes de la transformation du système éducatif
-    Mise en place de partenariats public/privé
-    Evaluation des projets mis en place.