Les mobiles, pour améliorer l’accès et la qualité des apprentissages
Durant cette 3ème session, les intervenants ont fait part de projets reposant sur l’apprentissage mobile menés dans leur pays et des meilleures pratiques qui en découlent.
Pour Madagascar, Ralph Ankri, Directeur Projet international, Orange Labs, a exposé le programme de formation continue des maîtres, une opération apprentissage assisté par mobile. En collaboration avec l’Agence universitaire de la francophonie et l’Agence française de développement, une autoformation tutorée a été mise en place, ciblant 458 enseignants (dont 22 tuteurs) d’une moyenne d’âge supérieure à 50 ans, et d’un niveau de base faible.
Reposant sur la distribution d’un kit pédagogique (audio et écrit) et l’utilisation du mobile (relation entre enseignants ou avec tuteur), elle visait une initiation à l’informatique et à internet. L’efficacité de la formation, qui s’appuyait également sur des moments de regroupement, a pu être analysée via des évaluations QCM et le traçage de l’utilisation des téléphones : en dépit de la différence d’utilisation due à des contraintes techniques (électricité, couverture réseau…), les enseignants se sont approprié leur téléphone, et leurs notes aux évaluations ont été améliorées.
Spécialiste des TIC dans l’éducation à l’Unesco, Fengchun Miao a rappelé que « 2/3 des analphabètes dans le monde sont des femmes » et que les mobiles représentent une opportunité « pour dépasser les barrières qui les empêchent d’accéder à l’éducation ». Préconiser l'utilisation des technologies mobiles pour l'autonomisation des femmes et des filles à travers la documentation et la diffusion des expériences réussies, constitue la 1ère phase d’un projet de l’Unesco qui souhaite impulser de plus nombreuses actions sur ce terrain.
Frederico Carvalho, intervenant pour Intel, a souligné le fait que les TIC et les solutions mobiles facilitent l’accès à une éducation de qualité tout en « développant les esprits, en stimulant les économies locales, et en préparant un avenir numérique partagé ».
Une intervenante finlandaise, Satu Järvinen, experte en partenariats pour l’éducation pour Omnia, a présenté l’expérience de son pays : ce sont les enseignants et les écoles qui développent des pédagogies innovantes, qui sont transmises à la direction nationale de l’enseignement pour leur diffusion ! Pour la Finlande, les « TIC permettent un apprentissage de toujours, n’importe quand et n’importe où ». Ce pays s’appuie tant sur les apprentissages formels qu’informels. De plus, les parties prenantes sont impliquées dans le renouvellement des structures éducatives, et la formation des formateurs reste un point essentiel.
Le dernier intervenant de cette session, Kilemi Mwiria, consultant en développement au Kenya, s’est intéressé au rôle que peut jouer la technologie des téléphones mobiles dans l’enseignement supérieur. En rappelant la croissance faramineuse de l’usage des mobiles en Afrique -25 millions d’utilisateurs en 2005, plus de 650 millions aujourd’hui-, il est revenu sur ce qu’un investissement dans les mobiles pourrait apporter en termes d’amélioration efficiente de l’accès et de la qualité de l’enseignement dans le supérieur.